Le 19 octobre 2011
Le retour en grâce du PEA
Carlos Pardo, directeur des études économiques de l’AFG (Association Française de la Gestion financière), revient sur l’histoire et les atouts du PEA (plan d’épargne en actions).
Depuis sa création en 1992, le PEA a réussi à s’imposer comme un élément significatif du patrimoine mobilier des Français, au point qu’il représente désormais près d’un tiers de leurs actions en portefeuille. Il a donc en partie rempli son objectif d’origine : attirer l’épargne des ménages sur les marchés financiers pour renforcer les fonds propres des entreprises. Le succès est immédiat. L’encours passe d’environ 9 milliards d’euros en décembre 1992 à 102 milliards en décembre 2000*.
Entre 2000 et 2004, le PEA connaît sa traversée du désert, du fait du ralentissement des marchés financiers, avant de se redresser de façon spectaculaire jusqu’en décembre 2007, date à laquelle l’encours atteint près de 124 milliards d’euros.
Bien sûr, le PEA n’est pas épargné par la crise financière de 2008, mais il y résiste plutôt bien avec un encours de
88 milliards d’euros en septembre 2010. Concrètement, le PEA permet à un épargnant d’acheter et de vendre directement des actions. Il peut contenir, depuis 2002, des actions d’entreprises ayant leur siège dans l’Union européenne, des sicav (sociétés d’investissement à capital variable) et des FCP (fonds communs de placement) dont l’actif comprend au moins 75% d’actions de sociétés européennes.
Une alternative au compte titres
Au moment où la loi de finances pour 2011 a durci la fiscalité sur les valeurs mobilières détenues dans un compte titres ordinaire, le PEA apparaît aujourd’hui comme une alternative judicieuse. Dans cette enveloppe fiscale, les revenus du portefeuille et les plus-values de cession sont en effet exonérés d’impôt (mais supportent les prélèvements sociaux), pourvu que l’on n’effectue aucun retrait, même partiel, pendant au moins cinq ans. Même si chaque individu ne peut en détenir qu’un et que le plafond de dépôts est de 132 000 euros, le PEA peut donc se révéler un bon placement à moyen et long terme, notamment en tant que complément de retraite, puisque la sortie en rente est possible.
Au-delà de l’avantage fiscal, le PEA peut offrir, s’il est investi en actions, un rendement moyen supérieur à celui des obligations, de l’ordre de 2% sur des durées comprises entre 15 et 25 ans**. Ce placement offre en effet une certaine souplesse sur le long terme : après huit ans, les retraits n’entraînent pas la clôture du plan. Il est donc conseillé de continuer à le faire vivre, avec le cas échéant des versements complémentaires, possibles tant qu’aucun retrait n’est effectué sur le plan, et d’attendre le moment le plus propice pour en sortir.
Enfin, il est recommandé, outre le placement dans une perspective à long terme, de diversifier au maximum les fonds qui le constituent pour s’assurer de bons rendements et minimiser les risques. D’où l’intérêt des mandats de gestion, en OPCVM (organisme de placement collectif en valeurs mobilières) sur un PEA, qui permettent de déléguer la gestion de votre portefeuille à un expert.
Le PEA apparaît donc aujourd’hui comme un bon moyen pour les particuliers d’accéder aux performances potentielles des marchés financiers dans un cadre fiscal spécifique, tout en contribuant au financement des entreprises.
* Source : Statistiques de la Banque de France.
** Source : Association Française de la Gestion financière – Les chiffres des performances passées ne préjugent pas des performances futures
Pour aller plus loin :
- Le PEA de la caisse d’Epargne Gestion Privée : mode d’emploi
- Le PEA de la Caisse d’Epargne en gestion sous mandat
- Le Guide OPCVM
Retour à l'accueil
Voir les archives
Pages suivantes